Covid-19 : risques d’hospitalisation et projections des besoins hospitaliers
L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux a rendu disponible, le jeudi 24 décembre, la plus récente mise à jour des deux rapports qu’il produit de manière hebdomadaire en soutien aux décideurs et aux gestionnaires du réseau de la santé et des services sociaux.
Il ressort du rapport sur les risques d’hospitalisation que le nombre de nouveaux cas est en hausse (8%) par rapport à la semaine précédente (14 203 versus 13 205).
Proportionnellement, cette augmentation est plus importante chez les personnes de 80 ans et plus (+28%). L’augmentation du nombre de cas se poursuit depuis quatre semaines (+74%). Cette augmentation est cinq fois plus importante dans la grande région de Montréal par rapport au reste du Québec. Le nombre d’hospitalisations projetées a augmenté de plus de 50% depuis quatre semaines. Pour Montréal et ses régions avoisinantes, ce nombre a plus que doublé et représente maintenant près des deux tiers des hospitalisations projetées au Québec;
Risque d’hospitalisation
Parmi les nouveaux cas confirmés au cours de la semaine du 14 au 20 décembre 2020, 717 présentent un risque élevé d’hospitalisation, ce qui représente une augmentation de 19% par rapport à la semaine précédente (603).
Quant au rapport sur les besoins hospitaliers, il met en lumière les éléments suivants :
Pour le Québec dans son ensemble, les projections suggèrent une hausse du nombre de patients COVID-19 hospitalisés. Toutefois, la situation diffère selon les zones;
Pour Montréal et ses régions proches (zone 1), l’augmentation des nouvelles hospitalisations projetées progresse de façon encore plus marquée. Les projections prévoient une augmentation importante de l’occupation des lits dans les prochaines semaines. Contrairement aux semaines précédentes, un dépassement des capacités dédiées ne peut être exclu, d’autant plus que la moitié des lits désignés sont déjà occupés;
Pour les autres régions (zone 2), le nombre de nouvelles hospitalisations projetées demeure stable. Cependant, deux tiers des lits désignés pour les patients COVID-19 sont présentement occupés. Des dépassements des limites planifiées ne peuvent toujours pas être exclus dans certains hôpitaux;
Le risque d’une augmentation des éclosions en milieu hospitalier demeure une préoccupation importante et pourrait réduire la marge de manœuvre des hôpitaux affectés.
Certaines limites en lien avec les projections
Les projections du rapport sur les besoins hospitaliers reposent sur les données colligées jusqu’au 20 décembre et ne considèrent pas les hospitalisations observées depuis cette date. Celles-ci se basent sur un taux de transmission constant et n’intègrent pas l’impact des mesures adoptées pour la période du 25 décembre au 11 janvier;
Une analyse rétrospective des projections suggère que les modèles sont généralement robustes, mais que leur précision diminue avec le temps. L’hypothèse d’un taux de transmission constant semble moins plausible au-delà de la troisième semaine. Les graphiques ont été ajustés en conséquence;
Rappelons qu’au-delà de la disponibilité des lits, d’autres facteurs influencent également la capacité hospitalière, notamment la disponibilité du personnel et du matériel;
Il n’est toujours pas possible en ce moment d’exclure des données les cas qui sont placés en isolement préventif dans les lits d’hospitalisation, ce qui peut biaiser les projections d’hospitalisation.
Rappelons que l’INESSS a pour mission de promouvoir l’excellence clinique et l’utilisation efficace des ressources dans le secteur de la santé et des services sociaux. Au cœur de cette mission, l’Institut évalue notamment les avantages cliniques et les coûts des technologies, des médicaments et des interventions en santé et en services sociaux. Il émet des recommandations quant à leur adoption, leur utilisation ou leur couverture par le régime public, et élabore des guides de pratique clinique afin d’en assurer l’usage optimal.