À quelques poussières du point de rupture
Chaque jour, le Québec se rapproche du point de rupture dans le réseau de la santé. Désormais, il est connu que dans un avenir relativement rapproché, des médecins devront sélectionner les patients qui pourront recevoir des soins appropriés pour traiter la Covid-19. La seule incertitude qu’il reste, c’est de savoir quand, cette pratique sera en vigueur.
Partout où la pandémie de COVID-19 flambe, les hôpitaux débordent. Selon les estimations, environ 5% des personnes atteintes développent une insuffisance respiratoire sévère qui nécessite des soins intensifs. Au Québec, la capacité normale d’accueil en soins intensifs est de 964 lits de soins intensifs. En raison de la Covid-19, cette capacité a été revue à la hausse pour atteindre 1374 lits. En date du 4 janvier, il faut ajouter à la capacité normale, 188 patients qui sont dans l’une des unités de soins intensifs. Par conséquent, il reste 222 lits libres pour recevoir des patients qui exigent des soins intensifs.
La capacité d’accueil en soins intensifs des pays est une variable cruciale dans la réponse à la pandémie. Le Québec est loin d’être en tête de palmarès. Si on rapporte le nombre de lits disponibles au nombre de citoyens au Québec, cela représente une moyenne de 11 lits pour 100 000 habitants.
La faible capacité hospitalière du pays est d’autant plus inquiétante qu’en moyenne les unités de soins intensifs des grands hôpitaux et des hôpitaux d’enseignement fonctionnent à 90 % de leur capacité » au Canada, selon un rapport de l’Institut canadien d’information sur la santé de 2016.
Il faut toutefois prendre en compte la capacité d’adaptation du système de santé en temps de crise, souligne le Dr François Marquis, chef de service des soins intensifs de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont à Montréal.
Statistiques sur le nombre de personnes hospitalisées de la Covid-19 au Québec
01 Octobre, 250 hospitalisations
01 Novembre, 400 hospitalisations
01 Décembre, 800 hospitalisations
04 Janvier, 1 294 hospitalisations