Le soutien en santé mentale est plus que jamais essentiel
En prévision de la Journée Bell Cause pour la cause 2021, qui aura le 28 janvier, et dans le contexte d’une année particulièrement difficile pour la santé mentale individuelle et collective, la Fédération de la police nationale profite de l’occasion pour rappeler à ses membres et aux Canadiens en général d’aller chercher de l’aide en matière de santé mentale et de mieux-être en cas de besoin.
Partout au pays, malgré la prévalence continue des mesures liées à la COVID-19, les membres de première ligne de la GRC continuent de faire face à des défis et à des risques nouveaux et imprévus. Des années de compressions dans les services de première ligne par les gouvernements de tous les ordres, de toutes les allégeances politiques et de toutes les administrations ont entraîné un manque de ressources dans les forces policières partout au Canada, alors que les agents sont confrontés à la maladie et au risque d’être exposés à celle-ci et doivent se plier aux exigences d’isolement et de mise en quarantaine. Les membres affectés dans des régions éloignées ont dû renoncer à des congés et des transferts, ce qui les laisse dans une situation d’isolement et sans véritable temps de repos pendant des périodes plus longues que prévu ou recommandé.
« Être policier pendant une pandémie mondiale signifie qu’un travail déjà difficile est devenu encore plus exigeant dans les situations très complexes. Les membres de la GRC de partout au pays sont souvent appelés à jouer des rôles qui vont bien au-delà du mandat de maintien de l’ordre, et cela a des répercussions réelles sur leur santé mentale », a déclaré le Dr Nick Carleton, professeur de psychologie à l’Université de Regina, un spécialiste renommé dans ce domaine d’étude. « La recherche montre que les niveaux actuels de stress et les expositions répétées à des événements potentiellement traumatisants sur le plan psychologique sont tout simplement insoutenables. Les agents de la GRC ont besoin des ressources et du soutien qui leur permettront d’être en bonne santé et de répondre pleinement aux besoins des autres », a-t-il ajouté.
Compressions
Pendant des années, d’importantes compressions et des gels salariaux, de même qu’une demande accrue pour les services, ont érodé les niveaux de dotation, le recrutement, la formation et d’autres ressources et, surtout, le moral et le bien-être des membres de la GRC.
« Jour après jour, on s’attend à ce que nos membres fassent plus avec de moins en moins de ressources, et c’est tout simplement insoutenable sur les plans physique, émotionnel et mental », a déclaré Brian Sauvé, président de la Fédération de la police nationale. « S’il y a une chose que nous avons apprise sur nous-mêmes au cours de la dernière année, c’est que c’est correct de ne pas bien aller; nous n’avons pas à souffrir en silence. C’est pourquoi le soutien est essentiel et, dans certains cas, vital », a-t-il ajouté.
Plus de 150 000 appels
Les problèmes de santé mentale entraînent des difficultés tant du point de vue public qu’interne. En 2019, les membres de la GRC ont répondu à 151 024 appels du public relatifs à la vérification du bien-être et à la santé mentale. Ce nombre était en hausse de 6,75 % par rapport à 2018, où 141 442 appels ont été effectués.
Au sein de la GRC, sur la période de cinq ans allant de 2014 à 2019, le nombre de membres qui demandent de l’aide en santé mentale a augmenté de 69 %. Bien que ce nombre puisse sembler très élevé, cela montre que les membres vont chercher de l’aide, ce qui est positif.
Une étude menée en 2017 auprès de plus de 5 800 membres du personnel de la sécurité publique au Canada (travailleurs correctionnels, communicateurs, pompiers, ambulanciers et policiers), les plus récentes données de ce genre disponibles au Canada, a révélé que les membres de la GRC sont plus susceptibles de signaler des symptômes courants indiquant un trouble de santé mentale que les policiers municipaux et provinciaux et la plupart des autres membres du personnel de la sécurité publique.
Les femmes plus susceptibles
L’étude a également révélé que les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de signaler un résultat positif au dépistage. Les participants plus jeunes ou comptant moins d’années de service étaient moins susceptibles de signaler des symptômes. Les membres célibataires, séparés/divorcés/veufs étaient plus susceptibles de signaler des symptômes que les membres mariés/en union libre. Les membres de l’Est canadien étaient moins susceptibles de signaler des symptômes que ceux de l’Ouest canadien; et les participants titulaires d’un diplôme universitaire étaient moins susceptibles de signaler des symptômes que les participants titulaires d’un diplôme d’études secondaires.
Une étude menée en 2020 a toutefois examiné la relation entre les problèmes de santé mentale et les comportements suicidaires parmi les agents de police et leurs collègues de la police civile. D’après les deux études et selon des données empiriques, nos membres de première ligne portent manifestement toutes sortes de charges supplémentaires qui ont des répercussions sur leur santé mentale, et il faut s’attaquer à ce problème.