Un travailleur tombe dans un hachoir à viande, l’employeur est reconnu coupable
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À la suite d’un processus judiciaire dans lequel l’ancien propriétaire de la Boucherie Huot, de Saint-Nicolas, a été déclaré coupable de négligence criminelle causant des lésions, à un employé, la CNESST a rendu publiques, le mardi 12 janvier, les conclusions de son enquête sur l’accident du travail lors duquel un aide-boucher de l’entreprise.
L’accident est survenu le 10 novembre 2016. Le jour de l’accident, le travailleur, Olivier Bouchard, 18 ans, assistait ses collègues dans diverses tâches. Quelques instants après avoir démarré un hachoir à viande, le travailleur est monté dans l’escabeau permettant d’accéder à la trémie de l’appareil. Alors que l’appareil était en marche, le travailleur a ouvert le couvercle protecteur du hachoir, s’est penché et a introduit ses bras, vraisemblablement pour décoller des résidus de viande des parois du hachoir. Le système d’interverrouillage du couvercle protecteur ayant été contourné pour permettre au hachoir de fonctionner en tout temps, le travailleur a été entraîné par des pièces en mouvement et s’est retrouvé coincé à l’intérieur de l’appareil. Le travailleur a subi des blessures à la tête et au membre supérieur droit.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir quatre causes pour expliquer l’accident. À la suite de l’événement, la CNESST a interdit l’utilisation du hachoir impliqué dans l’accident
Poursuite au criminel
À la suite de l’accident, le Directeur des poursuites criminelles et pénales a déposé des accusations envers les dirigeants de la boucherie. Le lundi 11 janvier, les anciens propriétaires Bernard Huot et son fils Carl ont été déclarés coupables de négligence criminelle causant des lésions, à un employé.
Les deux accusés ont tenté de faire porter une partie du blâme à l’employé, mais la juge a rejeté leurs prétentions. Elle a qualifié les témoignages des deux hommes lors de leur procès d’invraisemblables.
Toujours selon la juge Annie Trudel, l’entreprise a démontré du laxisme et du mépris en matière de sécurité au travail. Au-delà de l’appareil défectueux, la culture de l’entreprise a joué un rôle dans le verdict. Dans son verdict, la juge Trudel souligne que la victime avait eu une formation minimale par une personne unilingue espagnole, qui a utilisé de signes pour lui expliquer le fonctionnement des appareils.
Finalement la juge indique aussi que Bernard Huot était plus préoccupé par le rendement et la production, que la sécurité de ses employés
Des séquelles permanentes
Ayant subi un traumatisme crânien sévère, le jeune homme garde des séquelles des événements. Il est maintenant inapte au travail. Il a entrepris une poursuite civile de 300 000$ contre ses anciens employeurs. L’affaire est toujours pendante devant la Cour supérieure. Quant à la cause criminelle, Bernard et Carl Huot doivent revenir devant le tribunal le mois prochain, pour la détermination de leur peine.